Derniers carnets, Franz-Olivier Giesbert

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FOG nous joue le journaliste politique en fin de carrière et presque en fin de vie. Revenu de tout. Ayant accompagné l’ascension de tous nos hommes politiques actuels. Revenu des femmes. Ayant sa carrière derrière lui. Ecrivant là son dernier livre politique, avant de revenir à la « vraie » littérature. Soit, admettons.

Il est vrai quand dans ces dernières années, FOG a changé de posture, et s’il reste l’insider parfait (invité à déjeuner par toute la République quoi qu’il dise ou fasse), il n’hésite plus maintenant à donner son avis, aussi brutal soit-il parfois. Bon, bizarrement, son avis brutal est surtout pour les vaincus, alors que les autres sont plutôt louangés…

Ainsi, l’équipe actuelle de Hollande n’est constituée que de « bons gars », lui-même avait d’ailleurs senti que Hollande serait président dès 2009 (soit), que Sarkozy ne serait pas réelu, que DSK n’avait pas la trempe (soit),  que Montebourg sera président un jour (ça c’est plus osé), etc.

Sinon, le livre manque de structure et est constitué de compte-rendus de repas, de visites, de rendez-vous, que FOG a eu lors des 30 dernières années avec tout le personnel politique français. Pas moins mais pas beaucoup plus. Pas de généralisation sur l’évolution du style politique, pas d’analyse des parcours des uns et des autres, pas de portrait psychologique profond, juste du « kiss and tell » sur les mensonges et confidences des uns et des autres, des anecdotes pas énormément savoureuses, et surtout beaucoup de FOG lui-même, dont il faut avouer qu’on se fout un peu.

Et par-dessus le marché, Giesbert nous assène ses rodomontades moralistes sur la dette qui a explosé au fil des gouvernements, il sort même quelques statistiques sur le sujet – d’une manière qui montre avec évidence que le sujet lui est complètement étranger et que c’est par effet de mode ou retour de culpabilité qu’il l’aborde. Finalement, sermon de boutiquier et morale de vieille France.

Le style est journalistique ; je n’y vois personnellement aucune patte littéraire ni aucune élégance, il est même plutôt hâché, manque de fluidité, avec un vocabulaire peu imagé ; bref même dans le genre on a fait mieux. Seul avantage, c’est court et ça se lit tranquillement en 2 h lors d’une fin d’après midi, après la sieste, en attendant l’apéro.

Au global, un livre de pure circonstance d’un journaliste « embedded », au cœur du système, sans grande distance, et qui finalement n’a pas grand intérêt.

Revue de web :

Dans Le Progrès, Francis Brochet trouve que FOG est « un vieux con qui chérit ses démons mais dispense des sermons » :

http://francis-brochet.leprogresblogs.fr/archive/2012/05/18/derniers-carnets-de-franz-olivier-giesbert-ou-les-memoires.html

Dans son blog sur Marianne2, Philippe Bilger déplore « Grossièreté, vulgarité, attaques basses sur le physique, références constantes à des comparaisons animalières »

http://www.marianne2.fr/Derniers-Carnets-de-FOG-Sarkozy-degrade-dans-son-humanite_a219676.html

Florent-Henri Fonteyne, sur son blog, estime que FOG est « le chef de file de l’anti-sarkozysme primaire sur lequel il a fondé l’ensemble de son travail éditorial depuis 2007 » et qu’il « aurait dû écrire de manière différente, moins rustre afin de ne pas sombrer dans l’écriture perdue d’un écrivain ou journaliste déchu ».

http://wp.me/p2pPqX-16

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