« The Gentlemen » de Guy Ritchie sur Netflix : quand la noblesse fricote avec la pègre

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Un Amoralisme Assumé

L’univers de Guy Ritchie, où les escrocs ont des cœurs en or (ou en plomb, selon les circonstances), est de retour dans « The Gentlemen » sur Netflix. La série, adaptation du film éponyme de Ritchie, nous plonge dans les méandres de la pègre londonienne et de la noblesse britannique avec une approche décomplexée. Les personnages, amoraux et fascinants, incarnent une palette de moralités fluctuantes. On suit leurs péripéties grâce à une écriture soignée qui mélange cynisme et humour noir.

Personnages et Performances : Une Galerie Diversifiée

Chaque épisode présente une variété de personnages intéressants, des magnats du cannabis aux hommes de main loyaux mais souvent maladroits. Le travail sur les personnages est notable, chaque figure ayant sa propre saveur et ses propres failles. Les acteurs principaux, Theo James et Kaya Scodelario, forment un duo épatant et efficace, leur alchimie rendant chaque scène où ils apparaissent captivante. La série joue également sur la dualité entre une noblesse décadente et fin de siècle et une pègre ambitieuse qui souhaite prendre sa place, ajoutant une couche de tension et de contraste à l’intrigue.

Écriture et Séquences Visuelles

L’écriture de la série est précise et bien rythmée. Les dialogues et l’intrigue maintiennent l’intérêt du spectateur. Certaines scènes sont visuellement marquantes, capturant l’essence du style de Ritchie : flashy et percutant. Ces séquences se démarquent par leur esthétique soignée et leur impact visuel.

Rythme et Prévisibilité

Le rythme rapide de « The Gentlemen » empêche l’ennui. Les rebondissements et retournements s’enchaînent à un rythme suffisant pour que l’on reste engagé. Cependant, une certaine prévisibilité se fait sentir dans le déroulement des épisodes. Les ficelles narratives, bien que maîtrisées, sont parfois trop visibles, permettant au spectateur d’anticiper certains événements.

En somme, « The Gentlemen » sur Netflix est un mélange réussi de style et de chaos. Guy Ritchie, en adaptant de manière un peu surprenante son propre film, démontre une fois de plus son savoir-faire dans le domaine des récits criminels.

Amok, mon père : le voyage intime de Gurvan Kristanadjaja

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Amok mon père, le premier roman de Gurvan Kristanadjaja, nous plonge dans une histoire familiale aussi singulière qu’universelle. Né en Allemagne d’une mère bretonne et d’un père indonésien, l’auteur nous livre le récit de ses drôles de retrouvailles avec son père, qui avait quitté sa famille en 1995.

Le thème abordé est à la fois commun et exceptionnel. Commun, car il s’agit de l’histoire d’un homme qui part ; exceptionnel, car, comme le dit l’auteur, se marier avec un Indonésien à Brest dans les années 90, c’était comme épouser un extraterrestre.

L’attachement que l’on ressent pour ce livre provient de multiples facettes : le style narratif, la structure de l’œuvre, l’approche personnelle de l’auteur, la richesse des personnages et les réflexions profondes qu’il suscite.

Le style de Kristanadjaja, bien que façonné par son expérience journalistique, est empreint d’une élégance naturelle. La narration est fluide, l’expression est précise, enrichie par un souci du détail, un talent pour le dialogue percutant et des descriptions particulièrement vivantes de l’Indonésie.

La structure du récit est astucieuse, alternant entre différentes époques qui s’éclairent mutuellement, offrant ainsi une vraie progression de l’intrigue et une compréhension approfondie des événements; il faut bien avouer que les péripéties du séjour indonésien de l’auteur sont nombreuses et plaisantes.

L’attitude de l’auteur, celle d’un fils à la fois rebelle et en quête de son père, oscille entre audace et hésitation. Nous découvrons l’auteur à divers moments de sa vie, confronté à des interrogations changeantes et à des perspectives variées sur sa relation avec son père.

La galerie de personnages est à la fois paradoxale et attachante. Paradoxale, car on peine à croire que l’auteur puisse inventer des histoires sur sa propre famille, et pourtant, chaque personnage, avec son caractère bien trempé, nous devient cher : une mère courageuse au grand cœur, un frère aîné très proche, une grand-mère prête à sacrifier un voyage tant attendu, une tante énigmatique et complice, un cousin artiste et rebelle. Quant à Dani, le père, il reste difficile à cerner et à comprendre, tout comme pour son fils, jusqu’à une conclusion aussi sévère qu’inattendue.

En toile de fond, la question de l’identité métisse, la relation avec les deux cultures, est abordée avec finesse tout au long du récit. L’auteur partage également son évolution personnelle sur ces thèmes, conférant au livre une dimension initiatique des plus agréables.

En somme, malgré quelques petites maladresses stylistiques, Gurvan Kristanadjaja nous offre un récit touchant, empreint de pudeur et de simplicité, qui transcende le cadre personnel pour embrasser des questions plus larges avec une grande finesse ; du très beau travail.

“Mid Air” de Romy : Un Voyage Entre Hédonisme et Profondeur

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Le morceau “She’s on My Mind” de Romy avait fini par faire son chemin jusqu’à mes playlists YouTube. Sa mélodie infectieuse, son groove entêtant étaient devenus des familiers de mes moments d’écoute ces derniers mois. Néanmoins, j’avais manqué la sortie de l’album complet de Romy, “Mid Air”, et j’ai rattrapé ce retard ces derniers jours avec un grand plaisir.

L’Émergence d’une Carrière Solo

Romy, ancienne membre du groupe The xx, a décidé de se lancer en solo avec “Mid Air”. Loin des productions minimalistes et éthérées de son groupe d’origine, elle explore ici des territoires plus variés et audacieux. L’album aspire clairement à recréer un sentiment de fête, d’hédonisme, et d’insouciance. Pourtant, derrière cette apparente légèreté, se cachent des messages sociaux et une profondeur insoupçonnée.

Une Atmosphère Rétro et Festive

Dès le titre d’ouverture, “Loveher”, Romy nous plonge dans une atmosphère rétro. Les nappes de synthé émergent, la mélodie se dessine, et le groove monte en puissance. Avec sa voix cristalline, Romy nous embarque dans ce morceau qui évoque les années 90 tout en restant résolument moderne. “Strong”, en collaboration avec Fred Again, est un autre exemple de cette mise à jour réussie. Le clip, hommage aux classiques “Don’t Give Up” de Peter Gabriel et Kate Bush, nous transporte dans un contexte club disco des plus plaisants.

Entre Pop et Subtilité

“Mid Air” oscille entre des titres accrocheurs et des compositions plus subtiles. “She’s on My Mind”, presque pop et léger, nous fait danser, tandis que “Enjoy Your Life” tire vers un nouveau disco ball room grand public, qui me transporte presque circa 1991 en écoutant le « Everybody’s free » de Rozalla sur MaXXimum (avec 2 x !)… Les puristes pourront regretter ce virage, mais il n’empêche pas l’impact fort de ces morceaux. La voix de Romy se révèle plus subtile qu’il n’y paraît, ajoutant une dimension supplémentaire à l’ensemble.

Un Mélange de Thèmes

L’album “Mid Air” de Romy jongle avec des thèmes classiques de la fête et de la danse, mais aussi des sujets plus intimes et complexes tels que l’identité, les relations difficiles et le deuil. Dans chaque morceau, Romy insuffle une euphorie, une insouciance, voire une certaine mélancolie. Le résultat est réussi, et cet album nous donne envie de suivre avec impatience les prochaines productions de Romy.

Les Critiques

Voici un résumé des principales critiques concernant “Mid Air” :

  1. Sound Of Violence : L’album est festif, intime et politique, avec des morceaux parfois trop lisses et mainstream. Malgré cela, “Mid Air” reste une semi-réussite.
  2. Les Oreilles Curieuses : Inspiré par Jamie xx, Romy troque les Doc Martens pour les pattes d’eph et la boule à facettes. Des titres colorés à l’énergie infectieuse font de “Mid Air” un très bon cru.
  3. Les Midis de Culture : L’album mélange habilement des thèmes festifs avec des sujets plus profonds. Romy impulse une euphorie et une insouciance réussies, donnant envie de découvrir ses prochaines œuvres .

« Nothing matters » des Last Dinner Party : une éclosion glam-rock

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The Last Dinner Party est un groupe de rock indépendant britannique originaire de Londres. Formé en 2021, il se compose d’Abigail Morris (chant), Lizzie Mayland (chant, guitare), Emily Roberts (guitare, mandoline, flûte), Georgia Davies (basse) et Aurora Nishevci (clavier, orgue, piano, synthétiseur). Leur batteuse permanente, Rebekah Rayner, les rejoint lors de leurs performances live. Le groupe a signé avec Island Records avant de sortir leur premier single, “Nothing Matters”, en avril 2023, qui a rapidement grimpé dans le Top 20 britannique. Ils ont également remporté le Rising Star Brit Award en décembre 2023 et ont été élus BBC Sound of 2024.

Le Style Musical de The Last Dinner Party

The Last Dinner Party propose un mélange audacieux d’indie rock, d’art rock et de baroque pop. Leur musique est à la fois élégante et excentrique, avec des arrangements riches et des mélodies accrocheuses. Ils ont su créer un son unique qui évoque à la fois la grandeur des années 70 et la modernité du rock alternatif.

“Nothing Matters” : Paroles et Sens

La chanson “Nothing Matters” est une véritable déclaration d’amour. Abigail Morris, la chanteuse, exprime avec passion l’intensité des émotions amoureuses. Les paroles évoquent un amour débridé, presque pervers, où chaque instant compte. La vidéo, réalisée avec brio, alterne entre des images funéraires et des scènes de célébration, rappelant le film culte de Sofia Coppola, The Virgin Suicides.

La mélodie est envoûtante, portée par une orchestration glam rock qui nous transporte. Le refrain, puissant et provocateur, résonne longtemps après l’écoute. Les paroles, à la fois sensuelles et choquantes, nous plongent dans un tourbillon d’émotions.

Le Premier Album et L’Avenir du Groupe

Leur premier album studio, “Prelude to Ecstasy”, sorti en février 2024, a immédiatement conquis le public et s’est hissé en tête des charts britanniques. Les autres chansons de l’album sont (presque) du même niveau, promettant un avenir brillant pour The Last Dinner Party. On attend avec impatience leurs concerts en France (enfin, en province puisqu’elles sont déjà passé à la Maroquinerie à Paris…) et la suite de leur carrière !

En somme, The Last Dinner Party est un groupe à suivre de près. Leur énergie, leur créativité et leur passion pour la musique les mettent clairement à part du tout venant. Ne les quittez pas des oreilles ! 🌟🎸


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« Exorcisme » : l’étrange voyage entre démons et doute de Gérald Bronner.

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Oui, Gérald Bronner, ce nom résonne dans les cercles académiques et intellectuels. Sociologue, professeur à l’Université Paris-Diderot, il a scruté les arcanes de la pensée collective, décortiqué les mécanismes de la croyance, et dévoilé les fragilités de nos esprits. Ses travaux ont éclairé les dérives sectaires, les théories du complot, et les biais cognitifs qui nous égarent. Alors, quand un homme de sa trempe se risque à l’exercice de l’écriture personnelle, c’est une surprise. Exorcisme, publié cette année en 2024, nous plonge dans les méandres de son expérience, entre analyse sociologique et confession intime. Loin des analyses distanciées dont il a l’habitude, ce livre nous plonge dans son adolescence mystique et sa fascination pour l’ésotérisme.

Le sujet du livre est donc l’itinéraire spirituel de Bronner, qui, entre 15 et 25 ans, s’est converti à un syncrétisme de croyances new age, allant jusqu’à fonder un mouvement apocalyptique à Nancy. On est surpris, étonné, curieux, amusé puis abasourdi voire franchement incrédule d’imaginer une bande de jeunes ados et adultes se convaincre mutuellement et sincèrement que Nancy est le centre du monde, que des symboles mystiques sont disséminés dans toute la ville, que des créatures étranges y rôdent.

Et pourtant on n’y croit jamais vraiment tout à fait. On ne sent pas la fièvre des réunions, des veillées jusqu’à pas d’heure, des sorties nocturnes. Tout cela paraît terrible distancé, manquant d’incarantion. C’est là que réside le principal défaut d’ « Exorcisme ». Bronner oscille constamment entre l’autobiographie et l’analyse sociologique, sans jamais vraiment s’engager dans l’une ou l’autre. On reste sur sa faim concernant ses motivations profondes, la nature de ses croyances et l’emprise qu’elles avaient sur lui.

De plus, l’auteur use d’un style souvent allusif, laissant le lecteur dans le flou sur des points importants. On aurait aimé une introspection plus fouillée, une véritable mise à nu de ses convictions passées.

Cependant, le métier de sociologue de Bronner ne l’abandonne jamais complètement. Ses observations sur les mécanismes de manipulation et d’emprise sectaire sont fines et pertinentes. Les passages sur son expérience à Grenoble, où il a expérimenté la précarité étudiante, l’éloignement et l’isolement, une histoire sentimentale bien bancale, mais aussi fait ses premiers pas dans le militantisme et la vie politique par le biais du syndicalisme étudiant, sont fort réussis.

Un autre point fort du livre réside dans la galerie de personnages fascinants que l’auteur croise sur son chemin. De Nahil, gourou charismatique, à Christian, figure christique tragique, Bronner nous offre un portrait saisissant de la complexité de l’âme humaine. Là aussi, il y a un goût de trop peu. On aurait aimé sentir vraiment le charisme de Nahil, ou la force vitale de Christian.

En fin de compte, « Exorcisme » est un livre étrange, presque plus intéressant lorsqu’on en entend l’auteur en parler dans des interviews (comme dans les Matins de France Culture) que lorsqu’on le lit. On a l’impression d’avoir affaire à deux livres distincts : un récit personnel poignant et une analyse sociologique pertinente. Dommage que Bronner n’ait pas réussi à les fusionner en un seul ouvrage cohérent et captivant.

La Réinvention de “Owner of a Lonely Heart” par Rick Astley et Trevor Horn : Un Éclat Inattendu

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Dans l’univers musical, les reprises sont souvent des terrains glissants. Surtout celles de standards des années 80. Elles peuvent être des hommages respectueux ou des dérapages hasardeux. Mais parfois, elles transcendent les attentes et nous laissent bouche bée. C’est précisément le cas de la réinterprétation de “Owner of a Lonely Heart” par Rick Astley, produite par le légendaire Trevor Horn – et accessoirement producteur de la mémorable version originale de Yes.

Un Registre Surprenant pour Astley

Rick Astley, célèbre pour son tube “Never Gonna Give You Up”, n’était pas le premier nom auquel on pensait pour revisiter ce classique de Yes. Pourtant, sa voix chaude et puissante s’insère parfaitement dans cette nouvelle version. Astley, habitué des ballades pop, se glisse ici dans un registre plus inattendu, presque décalé. C’est comme si le garçon sage avait enfin laissé éclater sa voix, pourtant tout en maîtrise et retenue ici.

La Production Soignée de Trevor Horn

Trevor Horn, maître de la production, a sculpté cette reprise avec minutie. Les guitares mordantes, les synthés hypnotiques et les rythmes bien dosés créent une toile sonore complexe. On retrouve ici l’empreinte de Horn, qui par ailleurs rappelle étrangement la trame sonore du “Prayer in C” de Lilly Wood and the Prick. La production est plus que soignée, chaque note est travaillée presque comme un diamant brut.

Sortir la Chanson de l’Oubli

Franchement, qui se soucie encore de Yes en 2024 ? “Owner of a Lonely Heart” avait besoin d’un coup de frais. Cette reprise lui offre une seconde jeunesse. Elle émerge des limbes de la nostalgie pour nous rappeler pourquoi elle a marqué les esprits. Astley et Horn ont réussi à insuffler une énergie nouvelle à ce classique, le sortant de l’oubli et le propulsant dans le présent.

Astley, la Voix Étonnante

Enfin, saluons la voix de Rick Astley. Puissante, émouvante, elle nous enveloppe et nous transporte. On peut remercier Trevor Horn pour cet assemblage harmonieux. Astley, avec son timbre unique, nous rappelle que la musique est un art vivant, capable de se réinventer sans cesse. Osons même dire qu’il possède une voix grandiose, digne des plus belles envolées.

Conclusion

Dans ce monde où les reprises abondent, celle-ci se distingue. Elle nous rappelle que la musique est un voyage, une exploration sans fin. Alors, écoutons Astley, la voix étonnante, et laissons-nous emporter par cette réinvention audacieuse.

Water : John Boyne explore les tourments d’une âme dans une Irlande impitoyable

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John Boyne, auteur irlandais à succès, s’est fait connaître avec des romans tels que « Le garçon au pyjama rayé » et « Les furies invisibles du coeur ». Son talent de conteur et sa capacité à aborder des sujets sensibles lui ont valu une large reconnaissance. Dans son dernier roman, « Water » (non encore traduit en français), Boyne nous emmène sur une île isolée au large de l’Irlande, où se réfugie Vanessa Carvin, une femme brisée par le scandale et la culpabilité. Fuyant son passé et les accusations qui pèsent sur elle, elle se renomme Willow Hale et tente de se reconstruire une vie solitaire.

Le personnage principal, complexe et imparfait, n’est pas exempt de défauts. Willow est une femme qui a commis des erreurs et qui doit vivre avec les conséquences de ses actes. Sa culpabilité la ronge et l’empêche de trouver la paix intérieure. Au fil du roman, elle tente de se racheter une conduite et de retrouver un sens à sa vie. Mais son combat est intimement lié à l’Irlande qu’elle a quittée. Boyne dresse un portrait sans concession de son pays natal, une société rongée par le conservatisme, l’hypocrisie et le poids de la religion – comme à son habitude à vrai dire.

L’intrigue minimaliste est captivante. Il se passe peu de choses sur l’île, mais on est happé par le récit de Willow et par son combat intérieur. Boyne excelle à décrire les émotions de son personnage et à créer une atmosphère pesante et oppressante. L’isolement de Willow sur l’île est à la fois une métaphore de son état psychologique et un reflet de l’enfermement que peut représenter la société irlandaise.

Le style de Boyne est fluide et précis. Il utilise les mots justes pour décrire les émotions de ses personnages et pour créer une atmosphère immersive. Son écriture est simple et accessible, ce qui rend son roman accessible à un large public.

« Water » est un roman imparfait mais fascinant. On peut lui reprocher quelques longueurs et répétitions. De plus, la cohérence de l’histoire peut parfois être remise en question. Malgré ses défauts, « Water » est un roman captivant qui nous invite à réfléchir sur la nature humaine, sur le pouvoir de la rédemption et sur les carcans d’une société irlandaise impitoyable. On attend avec impatience la suite de la série, « Earth », qui promet d’être tout aussi intense et bouleversante.

En plus de l’analyse sociale et politique de l’Irlande, « Water » développe des thèmes chers à John Boyne, tels que l’émancipation personnelle et la recherche de la liberté. Le personnage de Willow est une figure tragique, mais elle est aussi un symbole de la résistance face à l’oppression.

Un arrière-plan inquiétant et noir traverse tout le livre. L’île sur laquelle se réfugie Willow est un lieu hostile et sauvage, qui semble hanté par les secrets du passé. Cet environnement oppressant reflète les tourments intérieurs de Willow et le climat de suspicion et de peur qui règne en Irlande.

« Water » est un roman dense et complexe qui explore les profondeurs de l’âme humaine. C’est une lecture incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à l’Irlande contemporaine et aux thèmes universels de la culpabilité, du pardon et de la rédemption.

Christine Angot, la parfaite capture de la cinéphilie à la fin du 20ème siècle

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Christine Angot

On ne l’attendait pas forcément là, mais Christine Angot, dans sa chronique du 22 février 2024 sur France Inter, capture avec une grande justesse et une belle finesse l’essence de la cinéphilie et la culture générale de masse liées au cinéma des années 80 et 90. Moi aussi, depuis combien de temps n’ai-je pas vu de film de Wim Wenders..?

La protection de la personne et la protection du personnage L'édito culture

durée : 00:03:31 – L'édito culture – "Le Monde" a réuni 150 personnes dans un studio pour une photo Metoo français.
  1. La protection de la personne et la protection du personnage
  2. Steve Albini est mort et je suis allé au cinéma
  3. Le "Napoléon" d'Abel Gance, événement déjà mythique à Cannes
  4. Aujourd’hui, Marcel Proust serait-il un rappeur américain ?
  5. Le retour de "la France moisie"

Ces années étaient marquées par une époque où les cinéastes étaient des figures incontournables. Pour discuter autour d’un café avec les collègues, il fallait avoir vu le dernier film de Woody Allen ou d’autres réalisateurs renommés – dont évidemment Wim Wenders comme elle le rappelle si bien. C’était un monde où le cinéma était au cœur des conversations, où les émotions et les réflexions suscitées par les films se partageaient avec passion.

Mais aujourd’hui, ce monde semble avoir disparu. Les discussions à la machine à café ne tournent plus autour des films d’auteur ou des classiques du cinéma, mais plutôt autour des blockbusters de super-héros ou plus encore des séries à succès comme La Casa de Papel ou House of Dragons. Le glorieux passé de la cinéphilie s’est estompé, remplacé par une nouvelle ère de divertissement grand public.

Pourtant, cette chronique nous donne envie de revisiter ce passé. Elle évoque ce film de Wim Wenders, qui suit le quotidien de Hirayama, un quinquagénaire taciturne qui travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Sa vie est simple et structurée, rythmée par sa passion pour la musique, les livres et la photographie d’arbres. Mais son passé refait surface à travers des rencontres inattendues. Le film explore la beauté cachée dans les détails du quotidien, offrant une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans la simplicité2.

“Perfect Days” nous invite à porter un regard neuf sur notre propre vie et à apprécier les moments simples qui la composent. Une invitation à la poésie du réel, à l’émerveillement face à l’ordinaire3.

Beth Gibbons revient avec « Floating on a Moment » : un voyage planant mais pas transcendant

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Beth Gibbons est surtout connue pour être la voix du groupe de trip-hop Portishead, dont elle a co-fondé en 1991. Avec ses albums « Dummy » (1994) et « Portishead » (1997), Portishead a révolutionné la scène musicale de l’époque en mélangeant hip-hop, rock, jazz et electronica. La voix unique de Beth Gibbons, à la fois fragile et puissante, a contribué au succès du groupe et en a fait une icône de la génération X, et à vrai dire j’en fais totalement partie pour ce coup.

Après la dissolution de Portishead en 2009, Beth Gibbons s’est lancée dans une carrière solo discrète mais remarquée. En 2003, elle sort son premier album solo « Out of Season », un disque folktronica mélancolique et introspectif. Son deuxième album, « Don’t Forget Where You Belong » (2016), est un retour aux sources plus trip-hop qui lui vaut un succès critique unanime.

« Floating on a Moment » est le premier single du troisième album solo de Beth Gibbons, « Lives Outgrown », prévu pour le 17 mai 2024. Produit par le renommé Rustin Man et réalisé avec une pléiade de musiciens talentueux, dont Dan the Automator et Brian Eno, le morceau est une ballade folk aérienne et mélancolique. La voix envoûtante de Beth Gibbons est toujours aussi captivante et les arrangements subtils créent une atmosphère onirique et apaisante.

Si certains saluent « Floating on a Moment » comme une ballade envoûtante et aérienne qui rappelle les meilleurs moments de Portishead, d’autres le trouvent un peu trop classique et prévisible, manquant d’audace.

Pour Pitchfork, le morceau est une « ballade envoûtante et aérienne qui rappelle les meilleurs moments de Portishead ». The Guardian souligne la magie de la voix de Beth Gibbons, qui nous transporte dans un « voyage onirique et mélancolique ». Télérama quant à lui, loue la « grande beauté » du morceau qui nous laisse planer sur un « nuage de nostalgie ».

Du côté des critiques négatives, NME trouve le titre « un peu trop classique et prévisible », tandis que Mojo regrette que Beth Gibbons se contente de « surfer sur ses acquis » sans proposer de réelle nouveauté. Les Inrocks apprécient le charme du morceau mais le jugent sans grande profondeur et manquant de captivation.

Pour ma part, je trouve que ce morceau flirte dangereusement entre le ringard (les chœurs d’enfant, l’orchestration très folk) et le charmant (la voix de Beth, la mélodie). Il faudra donc attendre l’album « Lives Outgrown » pour savoir s’il pourra nous offrir des moments plus intenses, variés et convaincants que ce premier aperçu. En attendant, on se laisse bercer par la voix envoûtante de la chanteuse et on replonge avec nostalgie dans la fin du 20ème siècle…

Kim Wilde au Colisée : une soirée électrique et inoubliable !

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J’ai eu la chance d’assister au concert de Kim Wilde au Colisée de Roubaix le 10 février dernier, et quelle claque ! J’ai déjà vu pas mal de stars des années 80 en concert, mais ce concert-ci était vraiment à part.

Dès son entrée sur scène, Kim Wilde a su captiver le public. Elle a encore un très beau brin de voix, et sa présence est scénique, sans être exceptionnelle, est très chaleureuse. Elle est toujours accompagnée par son frère Ricky, guitariste talentueux et complice de toujours. C’est peut-être une des clés de sa longévité : une famille soudée et passionnée par la musique.

La présence de sa nièce Scarlet sur scène comme choriste donnait d’autant plus de sens à ce moment de partage familial. Comme Kim l’a dit si justement entre deux titres : « You never make it alone ».

Et quelle collection de tubes ! « Chequered Love », « You Keep Me Hangin’ On », « You Came »… La liste est longue, et chaque chanson a été un moment de bonheur intense. Je n’aurais pas cru que « You Keep Me Hangin’ On », entendu des centaines de fois sur les radios, me ferait tant d’effet en live. Et mes poils se sont hérissés dès l’introduction de certains morceaux moins connus, comme « View from a Bridge ». Cerise sur le gâteau, j’ai même redécouvert des tubes obscurs (au moins pour mois) des années 80, comme son « Water on glass » qui tient encore si bien la route !

L’apothéose finale en rappel était bien sûr incontournable, avec « Cambodia » et « Kids in America » repris en chœur par la foule en délire. Kim Wilde a une alchimie spéciale qui fonctionne diablement bien en concert.

J’ai hâte de la voir reprendre la route et les concerts à la sortie de son nouvel album, prévu pour la rentrée. En attendant, ce concert est déjà au top de ma liste des sorties 2024 !

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