Valérian est un film qui ne laisse pas indifférent, que ce soit pour le descendre en flamme, le soutenir mordicus, vanner Luc Besson ou s’étonner d’un film étonnant…Nous sommes allés le voir ce week-end, et je résumerai le tout d’un mot : mitigé.
Mitigé, parce qu’il y a d’énormes faiblesses, qu’on s’étonne de voir dans un film à un tel budget. Mais aussi de vrais bons moments, qui laissent envisager quel film formidable cela aurait pu être. On essaie de résumer tout ça avec un Top / Flop
Flop 3 de Valérian
. l’esthétique sci/fi de Luc Besson : on s’étonne du budget des effets spéciaux, tellement certains sont cheap, tarte ou carrément vintage. On préfère croire qu’il s’agit d’un choix esthétique du réalisateur, qu’on ne partage pas; plutôt que d’une incompétence technique…On passera sous silence le moment gênant où une sorte d’oppossum défèque des perles de pouvoir. Ridicule ou transgressif, va savoir !

. un scénario d’une indigence manifeste. Les méchants sont méchants parce qu’ils sont méchants (et on sait dès la première seconde du plan qui est le méchant…), les bons sont toujours bons, Valérian drague Laureline et va arriver à ses fins; tout est souligné, expliqué, ré-expliqué, commenté. Aucune tension dramatique particulière, difficile d’y voir des enjeux particuliers traités, aucune dimension politique alors que la Cité des Mille Planètes s’y prêtait à merveille, aucun message eschatologique… Bref, c’est pauvre, très pauvre. Et trop long. Et ça ressemble beaucoup, beaucoup à d’autres films; au 5ème Elément notamment.

. un Valérian en dessous de tout. Oh, il est bien sympa et mignon ce Dane de Haan. Mais à part ça, aucune profondeur au personnage, un jeu pas renversant, des punchlines massacrées; et un laïus final sur son métier de soldat auquel on ne croit pas un instant (et lui non plus…). Quant à la relation avec Laureline, on est au mieux dans l’amourette adolescente, au pire dans le n’importe quoi.

Bon, si vous vous arrêtez là, vous êtes comme Thanh et vous pensez que « c’est le pire film que j’ai jamais vu depuis La dernière tentation du Christ », ce qui est quand même une référence. Ce serait pourtant oublier qu’il y a de belles choses dans ce fatras :
- Laureline, alias Clara Delevingne
Elle crève l’écran à chaque instant ou presque. Badass girl évidente, un charisme de fou, des répliques qui font mouche, des looks délirants. C’est la star du film. On se rappelle alors que Besson n’est jamais aussi à l’aise qu’avec un personnage féminin fort. Un Valérian du même niveau et le film aurait tout emporté sur son passage…

2. Des séquences réussies. Enfin, au moins une..
On pense au Big Market, la séquence d’introduction. A l’inverse du film, on n’explique pas, on montre, on ne comprend pas tout mais ça n’est pas grave, le rythme est speed, le ton fun et acide à la fois. Les 2 heures suivantes au même niveau et le film aurait tout emporté sur son passage…

3. Des passages magiques
Oui, il y a beaucoup à redire sur l’esthétique de Luc Besson; mais parfois il tombe juste. On pense en particulier à ces quelques minutes sorties d’un Jules Verne avec un Alain Chabat dans le rôle d’un Capitaine Némo de 20 000 lieux sous les mers; ou un repas très spécial dont Laureline est presque la victime, qui même Alice au pays des Merveilles, et Hannibal (si, c’est possible !). 5 ou 10 séquences comme ça en plus et le film aurait tout emporté sur son passage…

Hélas, vous l’aurez compris, le Top 3 est beaucoup moins fort que le Flop 3. On peut refuser les contraintes des studios hollywoodiens, mais il faut quand même avoir de bonnes histoires, de bons acteurs, un bon rythme, de belles images. Tout cela manque cruellement à Valérian.
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