Archives de Catégorie: Opéra

Le Trouvère à l’Opéra de Lille : géant !

Publié le

Cela fait des mois que j’avais repéré ce spectacle dans la saison 2015-2016 de l’Opéra de Lille, cette création du Trouvère de Verdi était pour moi le clou de la saison. C’est peu dire que je n’ai pas été déçu, et c’est sans doute un des tous meilleurs spectacles que j’ai vus à l’Opéra depuis sa réouverture.

Trouvère 0

Un article de la Voix du Nord reprenait cette boutade que pour réussir un « Trouvère », la recette était simple, il fallait juste les 4 meilleurs chanteurs dans la pièce. Le 1er choc, ça a été d’entendre effectivement les 4 chanteurs principaux, qui sont en vérité tous extraordinaires, et allient puissance et finesse dans l’expression. Une mention toute particulière à xx dans le rôle du Comte, dont la magnifique voix charrie à merveille toutes les ambigüités du personnage.

Le 2ème choc, c’est la mise en scène et la scénographie. D’un parti-pris résolument moderne, le metteur en scène a choisi une ambiance de guerre des gangs, de West Side Story urbains, inspirée aussi des arts et sport de rue. Excellente idée, qui modernise et rend bien plus pertinent un argument qui en a à vrai dire bien besoin. Quant au « cube » qui tourne et supporte les différents plateaux, une seule remarque : ça fonctionne, et ça permet de nombreuses variations qui dynamisent la pièce.

Trouvère 1.jpg

Le 3ème choc, c’est l’ONL, sous la baguette de Roberto Rizzi Brignoli. Jouer du Verdi, il faut y aller avec du cœur, de l’énergie, du brio ; et de tout cela l’ONL en a à revendre, avec une matière sonore épaisse et riche qu’on ne lui connaît pas toujours dans la fosse de l’Opéra.

C’était donc un grand moment d’opéra, dont on sort avec des airs et des scènes dans la tête, et l’envie folle d’y retourner. Dépêchez-vous, il ne reste que quelques représentations !

Platée, Rameau (Atelier Lyrique de Tourcoing)

Publié le

Image

Etrange objet que cet opéra de Rameau, Platée, vu cet après midi au Théâtre Municipal de Tourcoing (Atelier Lyrique bien sûr).
Etrange parce que, dans la musique baroque française, c’est une des très rares exceptions à l’esprit de sérieux qui prévaut, et qui contient non seulement des passages, mais dont le but même est franchement comique.

Etrange parce que, d’une manière étonnament moderne, Rameau a fait un pastiche de cet opéra baroque français parfois si pesant et si plein de conventions, et se moque des bergers et des bergères, des nuées d’oiseaux, des arias, des amours des dieux, et même de certaines formes musicales ; il ne respecte finalement pas grand-chose ce Rameau qu’on croyait doué mais empesé.

Etonnant par la morale de cette histoire qu’on a du mal à cerner, la « grenouille prétentieuse et ridicule » qu’est sensée être Platée a un certain charme, et finalement la violence d’un dénouement qui voit l’humiliation de Platée, le triomphe de l’amour conjugal de Jupiter et Junon, et le suicide (?) de Platée…

Etrange par la mise en scène aussi, car c’est un esprit de farce et de non conformisme qui y a prévalu, avec une réussite mitigée de mon point de vue ; ça fait bien longtemps que des figures hip hop ne font plus peur au public de l’opéra, et les ombres chinoises sont charmantes mais un peu rétro. Les costumes de Sylvie Skinazi sont soit franchement modernes (une combinaison de cuir), soit d’inspiration commedia dell’arte (celui de Jupiter), soit carrément inclassable (Platée bien sûr), bref ça part dans tous les sens et ça manque un peu de cohérence. Les acrobaties circassiennes le long de la barre verticale qui traverse le décor sont finalement de bon aloi et bien intégrées dans l’action.

Les voix, comme d’habitude à l’Atelier Lyrique, sont de haute tenue. Paul Agnew, bien sûr, campe une Platée irréprochable et à l’abattage impressionnant. J’ai remarqué aussi en particulier Cyril Auvity, dans les rôles de Thespis et Mercury, dont le timbre fait merveille.

Une belle découverte, et si l’œuvre ne regorge pas de moments inoubliables, c’est pour elle-même qu’elle nous intéresse et nous captive. Well done, Rameau !

L’avis de Jean-Marie Duhamel de la Voix du nord : http://www.lavoixdunord.fr/region/platee-de-la-scene-de-tourcoing-a-l-opera-royal-jna987b0n1017670

Jenufa – Opéra de Lille

Publié le

Jenufa - Opéra de Lille

J’étais à la première de Jenufa, de Janacek, le mardi 29 janvier à l’Opéra de Lille. Si je n’étais pas conquis d’avance par le morceau, je partais néanmoins sans a priori particulier.
Il arrive qu’on entre pas en contact avec une oeuvre, même quand celle-ci peu paraître prometteuse. C’est ce qui m’est arrivé ici. Le sujet, drame de la campagne tchèque, mêlant grossesse non désirée, amour déçu, soupirant éconduit, infanticide, colère et pardon, n’est pas des plus aimables, mais il n’est pas non plus dans les sujets qui m’horripilent d’emblée.
La mise en scène de Patrice Caurier et Moshe Leiser est clairement une déception : extrêmement statique, les décors sont pauvres en imagination, et jamais loin du folklorique un peu ringard.
Les voix m’ont elles aussi déçu : si la “Sacristine” interprétée par Katheryn Harries est irréprochable, c’est loin d’être le cas du rôle titre (Olga Guryakova) et de son flirt Steva (Tom Randle).
On en vient enfin à la musique de Janacek : effectivement, elle est belle, expressive, chargée d’émotions, relativement lourde et violente. Mais elle ne se donne pas facilement à la première écoute, elle est froide, déconcertante et ne cherche pas à plaire. C’est typiquement le genre de morceaux qu’il faut du temps pour savoir apprécier.
Au global, pas passionné par le sujet, pas captivé par la mise en scène, ni charmé par les voix ou envoûté par la musique, je ne suis pas “rentré” dans cet opéra.

#NSPLG

Nos voyages en itinéraire bis

Grand Place

Mes humeurs, mes coups de coeur , mes decouvertes... #Roubaix

Draps de toute laine

Rien de ce qui est roubaisien ne m'est étranger

SAIGONroub@ix

Itinéraire d'un enfant du Mékong

La Revue de stress #RevuedeStress 2.0

La chose importante est la chose évidente que personne ne dit. Tel est le journalisme d'aujourd'hui.

blogosth

Il y a bien longtemps, dans une blogosphère lointaine, très lointaine... vivait un drôle de petit blog !

florenthenrifonteyne

A fine WordPress.com site