Grand retour à l’ONL pour moi puisque que c’était la première fois depuis la fermeture et les travaux. Les concerts au Casino Barrière ou au Colisée de Roubaix ne m’avaient pas convaincu; les programmes ne m’enthousiasmaient pas; bref je manquais d’envie.
Mais le programme de ce soir était alléchant et fournissait un bon prétexte pour reprendre une saine habitude.
Concernant la nouvelle salle, disons le nouveau “Nouveau Siècle”, on reste un peu sur sa faim. C’est joli, c’est plus moderne, les sièges sont sans doute un peu plus douillets, mais la disposition de la salle est restée à peu près la même (à part les rangées derrière l’orchestre, qui ce soir étaient plus que clairsemées; visiblement elles ne sont pas ouvertes à la réservation mais plutôt sur invitation?). Je ne suis pas assez spécialiste pour juger de l’acoustique; qui pour moi était bonne hier, mais l’était aussi avant. La déception, c’est que le hall, les couloirs et les espaces sont restés dans leur jus, c’est à dire 70s vieillissant et pas plus réussi que ça. J’espère vivement qu’une rénovation est prévue pour bientôt.
Concernant le programme, ce fut effectivement un bon retour. L’ultra célèbre concerto pour piano (en si bémol mineur ajouterais-je pour être un peu cuistre) de Tchaïkovsky est une machine de guerre, un tube, un hit du classique, et c’est amplement mérité. Je n’ai pourtant pas été emballé par le jeu de Zhong Xu, dont le palmarès et le pedigree sont pourtant impressionnants. Il m’a semblé que son jeu était parfois brouillon, pas toujours très inspiré. Suis-je trop tatillon ? De même, l’ONL m’a un peu déçu : manque de nuance (notamment des vents), de sensualité. Le tempo un peu trop lent à mon goût. L’impression que la masse orchestrale n’est pas maîtrisée et que ça fait un peu bouillie.
Mais cela reste LE concerto de Tchaikovsky, et même malgré mes quelques réserves, ça reste un moment de vraie émotion. La musique de Tchaikovsky emporte tout sur son passage, comme le flot d’un torrent impétueux, et nous fait dresser les poils sur les bras. Un moment précieux.
Après un entracte mousseux, les morceaux de Ravel donc, que j’avais pu réviser dans la journée.
La Pavane est un beau moment orchestral, triste, digne, beau, fin, subtil et élégant. Et puis quel titre.
La Rhapsodie Espagnole et la suite Daphnis et Chloé appellent le même commentaire : une impressionnante maîtrise de l’orchestre et de l’instrumentation (on sort à cette occasion les harpes, le xylophone et tous les percussionnistes!). Un rythme parfois échevelé, des moments vraiments prenants. Manque juste – à mon goût un peu plus de mélodie – pour arriver à un morceau parfait. Mais ça reste très agréable à écouter et le tout constitue une très bonne 2ème partie de concert.