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Un souvenir de Luc Bondy, « L’heure où nous ne savions rien l’un de l’autre »

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C’est à Luc Bondy que je dois une de mes expériences théâtrales les plus marquantes, de celles dont on se souvient plus de 20 ans après, de celles qui m’ont fait comprendre tout ce dont le théâtre était capable…

C’était il y a un peu plus de 20 ans, en 1994, à Berlin, et Luc Bondy mettait en scène à la Schaubühne « L’heure où nous ne savions rien l’un de l’autre », de Peter Handke.

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la mise en scène de « L’heure où nous ne savions rien l’un de l’autre » de Luc Bondy pour le Festival d’Automne à Paris en 2014

La particularité de cette pièce : elle est entièrement silencieuse. Les acteurs vont, viennent, agissent, bougent, repartent, parfois quelques onomatopées; mais pendant toute la pièce aucun mot n’est prononcé. J’étais attiré par le tour de force, mais avais peur que le tout soit un peu long et ennuyeux.

Bien au contraire, cette pièce m’a captivé d’un bout à l’autre, j’étais comme hypnotisé par une sorte de performance géante, originale, toujours renouvelée, sensible, drôle; un moment magique, hors du temps.

Il faut bien reconnaître que dans les 20 années suivantes, rares ont été les moments de théâtre aussi intenses que j’ai pu vivre.

Aujourd’hui Luc Bondy vient de nous quitter, je ne peux que lui dire merci pour ce moment de théâtre rare et unique.

Les revenants, Henrik Ibsen, Thomas Ostermeier, Douai

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Beaucoup de découvertes dans cette sortie : le théatre d’Henrik Ibsen, la mise en scène de Thomas Ostermeier, et la salle de l’Hippodrome à Douai.

Concernant Ibsen, je dois avouer que je n’ai pas été emballé. La critique acerbe de la bourgeoisie de la moitié du 19ème siècle, c’était sûrement très transgressif à l’époque, mais ça a bien vieilli. Il est bien difficile de se projeter dans les débats de conscience du pasteur et de Frau Alving ; et la notion de devoir dans la vie personnelle nous paraît vraiment lointaine. La dramaturgie elle-même est plutôt bonne ; les personnages sont bien campés, le texte a un flou de mystérieux et de poétique qui est assez agréable.

Les acteurs assurent une bonne prestation, pas extraordinaire non plus à vrai dire ; se détache nettement Valérie Dréville dans le rôle de Frau Alving, qui joue de manière très crédible sur de nombreux registres (plaintif, combattif, humoristique, éploré…).

La mise en scène d’Ostermeier, c’était ce qui m’avait motivé à venir voir la pièce, après avoir lu des articles sur son passage au Théâtre des Amandiers de Nanterre. Le contrat est rempli, mais sans enthousiasme particulier de ma part. Contrat rempli, au sens où l’on a à faire à une mise en scène « moderne », technologique, inventive, pensée, travaillée : le plateau tournant qui n’est pas un gadget, la cloison fort bien utilisée, la musique, les projections vidéo, les micros, les tournages en live (ces 3  derniers points un peu sous utilisés d’après moi) ; la direction d’acteur est bonne aussi. On sent qu’il s’agit d’un homme de métier, solide, en pleine possession de son théâtre, mais que ce n’est pas non plus son chef d’œuvre de mise en scène.

Enfin, la salle de l’Hippodrome m’a laissé une impression mitigée : un look daté (fin des années 80 ?), très en hauteur, des espaces exigus, une température trop élevée dans la salle, au milieu de nulle part à Douai. Les moyens techniques sont néanmoins là, et la programmation, très éclectique, révèle si on l’examine en détail quelques pépites (Hofesh Shehter, Prejlocaj…).

Au global, un bilan juste « globalement positif ». Retenir que la simple mise en scène ne fait pas tout ; et qu’il est difficile de faire un  bon spectacle avec un auteur avec lequel on a peu d’affinités .

Revue de web :

« Une création complexe et passionnante » pour Dominika Waszkiewicz, dans unfauteuilpourlorchestre.com : http://unfauteuilpourlorchestre.com/critique-%E2%80%A2-les-revenants-dapres-ibsen-et-par-ostermeier-aux-amandiers/

Laurent Schteiner, dans theatres.com, détaille les mérites d’une « mise en scène remarquable » :

http://www.xn--thatres-cya.com/articles/theatre-les-revenants-dhenrik-ibsen-ostermeier-theatre-des-amandiers/

 

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