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Vernon Subutex tome 2 : un vrai kif de lecture

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Vernon Subutex tome 2 : un vrai kif de lecture
J’avais lu il y a 4 ou 5 ans le 1er tome de Vernon Subutex, en avait gardé un excellent souvenir…et n’avais jamais commencé le 2ème, sans trop savoir pourquoi. La période actuelle de confinement aidant, l’existence d’une série télé plutôt appréciée, tout cela a fait que je me suis replongé dans le monde parisien si particulier décrit par Virginie Despentes.
Vernon Subutex 2 couv
Avec quelques réticences pour être honnête : les prises de position tonitruantes de l’auteur, les critiques pas enthousiastes du tome 3 sorti depuis, tout cela avait un peu douché mon enthousiasme initial. Et les premières pages n’allaient pas forcément dans le bon sens : Vernon Subutex se retrouve SDF sur un banc de la butte Bergeyre, Despentes décrit une sorte de quotidien idéal et fantasmé des SDF, à la limite de l’onirique. Je n’ai pas été happé par ce démarrage.
Et puis, petit à petit, la petite musique de l’auteur, dont je me souvenais au fur et à mesure qu’elle m’avait tant plu dans le 1er tome, se met doucement en place. Comme souvent, c’est par une galerie de personnages hauts en couleur que le roman fait son chemin. Celle de Charles, mi SDF, mi millionnaire, en est à l’image. Le portrait est bien troussé, le caractère original – un peu trop ? – et bien trempé, la description est vive voire picaresque, et finalement on « voit » ce Charles avec ses Nike flambant neuves qui passe ses journées à boire sur les bancs de son quartier…
En fait, plus qu’une intrigue – il n’y en a pas vraiment dans ce 2ème tome, ou alors c’est un simple prétexte -, c’est plutôt une galerie de portraits que Virginie Despentes met en place, et cela fonctionne plutôt pas mal. Et il y en a même beaucoup, je dois reconnaître que j’ai souvent repris la liste des principaux personnages pour me souvenir qui était qui, entre les Sylvie, Emilie, Gaëlle ou Marie-Age. Mais l’auteur(e) a un indéniable talent pour ces portraits. En quelques pages, elle croque leur parcours, leur histoire, leurs manies, leurs faiblesses, leur côté attachant, leurs liens avec les autres protagonistes; le plus jouissif étant quand elle nous offre des regards croisés d’un personnage sur l’autre, par exemple celui d’Antoine Dopalet sur son père Laurent, le méchant de l’histoire. Comme à l’habitude, les formules fusent, les punchlines abondent, l’expression est vive, le verbe est haut; c’est sans doute ce qui fait l’intérêt principal du livre, et un vrai plaisir de lecture.
Virginie Despentes
Ce plaisir de lecture est tel qu’on passe avec magnanimité sur les faiblesses du roman; l’absence d’intrigue; les quelques portraits ratés qui manquent cruellement de vraisemblance (le personnage de Sélim par exemple me paraît inconséquent; et on sent bien que Despentes essaie de rendre accessible et compréhensible Loïc le jeune facho mais ce n’est guère convaincant). Plus généralement, on ne saisit pas vraiment l’intérêt que les personnages trouvent à Vernon, devenu une sorte de gourou new age malgré lui, à part que tous ces adultes responsables se retrouvent pou passer leur journée dans « un mélange de groupe de discussion, coffee shop à ciel ouvert, débit de bière et lieu de débats » au pied d’un arbre des Buttes Chaumont. C’est peut-être d’ailleurs lui qui manque le plus à ce tome; puisqu’à part les premières pages, il n’est presque plus question de lui mais de son entourage. Mais bon, si ce tome du triptyque Vernon Subutex est celui de la lumière et de la rédemption, qu’il en soit ainsi…
Ce qui importe le plus – et emporte tout -, ça reste cet incroyable plaisir de lecture que Virginie Despentes arrive à nous communiquer. Alors finalement, n’est-ce pas cela le plus important ?
Assez jouissif : le clash entre Le nouvel obs et le Figaro sur le 1er tome :

La critique un peu déjantée de Miss Book vaut le coup d’oeil :

Et enfin, heureuse initiative, une playlist YouTube qui évoque les scènes du tome 2, plutôt pertinente :

Shit Virginie Despentes says in Les Inrocks

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C’est à partir de la page 22 du numéro 997 des Inrocks, du 7 au 13 janvier 2015…

Virginie Despentes en couverture des Inrocks n° 997

Virginie Despentes en couverture des Inrocks n° 997

Vieillir

« C’est un vrai truc de vieillir, on me l’avait dit mais je n’y croyais pas. Et le plus dur ce n’est pas pour soi, mais c’est de voir les autres vieillir. Surtout dans le rock. A 20 ans, ils avaient tous un look, et puis ils l’ont perdu. »

Le rock

« Le rock comme mode de vie, dangereux et subversif, ça s’est arrêté abruptement: il n’en reste à peu près rien, sauf du son et des fringues ».

On ne change pas

« La différence entre les hommes et les femmes, c’est que les femmes changent. Je pense que les filles se prennent des coups dans la gueule plus tôt et plus violemment par rapport à ce qu’elles attendent de la vie, alors elles réagissent. Je connais peu de filles qui passent leurs journées à jouer à des jeux vidéo ».

Un conseil pour bien écrire

« J’essaie globalement d’aller vers plus de calme, je ne crois pas du tout au truc qu’il faut aller mal pour écrire. Etre sensible me paraît bien. Arrêter de boire et trouver plus de calme, ça a été une vraie décision pour écrire »

Kurt Cobain (photo Denver Public Library)

Kurt Cobain (photo Denver Public Library)

L’influence du rock

« Au moment où Nirvana est devenu un truc énorme, quelque chose s’est terminé. Je me souviens qu’on entendait Nevermind partout, je me sentais dépossédée de ma musique Et tous les grands groupes américains se sont mis à signer en rafale chez les majors. Et tout ça a été couronné par le suicide de Kurt Cobain »

My generation

« On a été pris comme des lapins dans des phares. Nous sommes une génération désemparée. On ne s’attendait pas à ça…on faisait les durs, on prétendait savoir que le système était dégueulasse…mais, en Europe, ce qui s’est passé ces cinq dernières années, le fait que tout s’écroule autant sans qu’on soit capable d’émettre une pensée, d’avoir une perspective…On est inconsistant en tant que génération »

« On a fait fait ce qu’on a pu, mais ce sont des gens plus vieux qui analysent ça aujourd’hui ou des gens plus jeunes. Alors qu’on se croyait plus armés que ça ».

Des avantages d’être lesbienne

« Etre lesbienne m’a mise à l’aise avec le fait de réussir des choses. Alors qu’en tant qu’hétéro, ça me mettait mal à l’aise dans la séduction avec les hommes. […] Avant, le succès, c’est comme si tu avais 6 kilos de trop ».

Etre une femme

« Le poids d’être séduisante, de réussir, mais pas plus que ton mec, d’avoir des enfants, tout ça est un frein terrible qui empêche les femmes d’avancer. »

 

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