Comme une madeleine de Proust télévisuelle, France Roche évoquait pour moi la classe, le charme, l’impertinence discrète, la vraie culture qui s’assumait comme telle mais qui savait parler à tous, l’élégance parisienne.
Pendant près de 17 ans, elle fut le cinéma, les spectacles et la mode d’un journal télévisé que j’ai probablement vu des milliers de fois et qui n’est sans doute pas pour rien dans ma construction personnelle et intellectuelle.
Son décès est aussi l’occasion de constater que les articles consacrés à sa disparition trouvés sur le net tournent tous autour de la dépêche AFP l’annonçant, comme si aucun des journalistes de permanence ce week-end n’avait pu, su ou cru utile de fouiller le sujet et d’aller au delà des 3 paragraphes assez laconiques de l’AFP.
Une recherche rapide sur Youtube et l’INA nous montre aussi que l’art télévisuel incite à la modeste : 2 extraits de journaux télévisés sur Youtube, 2 séquences d’émission courrier du coeur sexuel, sur l’INA 3 archives. C’est bien peu pour une telle carrière. On remarquera notamment sur la séquence suivante son incroyable tenue à Cannes; toute en diadèmes, transparences et couleurs; quel journaliste culturel (ou autre!) oserait celà aujourd’hui ?
http://www.ina.fr/video/I08007315/plateau-romain-goupil-france-roche-et-herve-claude-video.html
C’est donc pour une fois vraiment un monument du paysage culturel français qui nous a quitté hier. On aurait peine à trouver un équivalent de son talent, de son charme et de sa présence dans les journalistes cultures / spectacles d’aujourd’hui. C’est pas grave, on n’en a pas vraiment besoin, nous qui avons regardé pendant tant d’années France à la télé.